Kiki Smith
- Sommaire:
- 1 Œuvre
- 2 Propos de l’artiste
Œuvre
Kiki Smith admet que son œuvre est autobiographique, rapport au corps, à la vie et à la mort «romance de l’horreur, mais présence de l’horreur». Elle remarque qu’en travaillant sur le corps, elle « présente des manifestations physiques du psychisme et des dilemmes spirituels. […] Cela [l’] inscrit dans une tradition catholique, mais dans le catholicisme, il y a une fétichisation de l’expérience – il y a de l’empathie pour la souffrance, mais aussi une artificialité: la souffrance est repoussée et objective». Pendant une première période, elle dessine et peint des fragments d’anatomie sur des vêtements. Elle inscrit le mot « cancer » sur un bandana qu’elle porte en bandeau sur sa tête ou met en bocal une main humaine en latex (Hand in a Jar, 1980). Elle vient ensuite à une représentation du corps, fait un «travail à propos des fluides et des orifices» et inscrit sur des pots les noms «des fluides qui proviennent du corps» (excréments, larmes, sperme). Elle fait des sculptures d’organes internes [Digestive System, 1988), du corps et du cordon ombilical, de têtes et chevelures (Hairdo, 1993), montre son squelette (Untitled Bones, 1993), donne des effigies transformées de la Vierge Marie, aux bras ouverts mais aux intestins qui traînent sur le sol, en écorché, à la peau comme séchée (Virgin Mary, 1992). Elle utilise des matériaux fragiles comme la cire ou le verre pour créer des estomacs ou des entrelacs de spermatozoïdes translucides, Sperm (1988-1990). Dans les années quatre-vingt-dix, elle complète son iconographie d’oiseaux et de papillons pour « montrer comment nous créons l’univers à notre image, comment nous anthropomorphisons le monde». Elle pratique en parallèle le dessin et élabore un important œuvre gravé.
Propos de l’artiste
«Je suis allée du microscopique aux organes, aux systèmes, aux peaux, aux corps, au corps religieux, aux cosmologies.»