Oleg Koulik
Né en 1961 à Kiev en Russie. De 1981 à 1984, Oleg Koulik est directeur d’un club de village dans la région de Kver. De 1990 à 1993, il organise des expositions pour la galerie Regina à Moscou, dont un «festival animaliste». Il intervient régulièrement comme commissaire d’expositions et enseigne l’histoire de l’art à Moscou. Il vit et travaille à Moscou.
Œuvre
Oleg Koulik fait des sculptures, des installations, des photographies couleur, des vidéos. Son travail semi-pornographique, agressif, sombre, ironique, est un révélateur de la situation sociale et politique russe. Pour parler de la responsabilité des hommes, de politique et du milieu de l’art, il réalise des performances, documentées dans des vidéos, dans lesquelles interviennent toujours des animaux. En 1995, il promeut le «parti des animaux», dans des textes, des interviews. Pour Koulik Is Your Deputy (1995), il mime, en affiches, la campagne d’un parti politique dont l’objectif serait la défense des animaux. Pour Koulik est tout de même un oiseau (1995), il se transforme en oiseau et s’élance du haut d’un immeuble, accroché à des cordes élastiques. Pour Missionnaire (1995), il nage au milieu des carpes dans un aquarium et brandit un crucifix. Pour L’Amérique me mord et moi je mords l’Amérique, il
se promène nu, en laisse dans une cage (1996). La performance, réalisée en référence à celle de Beuys avec son coyote sauvage, fait scandale, car Koulik mord véritablement les spectateurs. Il projette encore de vivre en concubinage avec son bouledogue et prône l’accouplement et la sodomie avec des animaux [la Famille du futur, 1997). En 1999, il réalise une série de photographies dans lesquelles il reprend des référents iconologiques russes (une église orthodoxe, le drapeau rouge, etc.) et se met en situation avec un ou deux chiens qui s’excitent sur ses jambes (série The Russian, 1997). Pour Non pas à l’aide de la parole mais à l’aide du corps, il fixe des tétines de biberons sur sa veste et propose aux spectateurs de les téter. Ces tétines, objet récurrent, sont collées sur son corps lorsqu’il rend compte de ses visites aux porcs dans les kolkhozes russes (les Mêmes et Skotinine, 1995). Plus récemment, il montre des photographies numériques en couleur de très grand format, des images peuplées d’humains fantomatiques et d’animaux sauvages qui errent dans des paysages artificiels (Windows, 2001).
Propos de l’artiste
«L’esprit créateur n’est pas anthropomorphe. Le monde n’est pas définitivement partagé entre Dieu et Satan, entre l’homme et la femme, entre les démocrates et les conservateurs, les libéraux et les radicaux. Le monde est bien plus divers. Il est partagé entre les phoques du Groenland et la chauve-souris, la fourmi et le fourmilier, l’homme et le chien» (Dix Commandements de la zoophrénie, 1997).