Robert Morris
Œuvre
Théoricien de l’Art minimal avec ses Notes sur la sculpture (1964), Robert Morris présente des Objets unitaires qui correspondent à l’« exigence de pureté» définie par le critique Clement Greenberg. Il arrange des cubes, des boîtes en bois puis en matériaux divers en séries, les peint en gris ou suspend des bandes de feutre. Il propose des films et des performances, s’intéresse au Land Art, conçoit des environnements avec des miroirs (« métaphore matérielle de l’espace mental») et des sons. En 1980, il vient à la figuration. Il élabore une œuvre picturale noire et blanche, dans de très grands formats. C’est une peinture du chaos, des toiles d’apocalypse, d’incendies, d’holocaustes où troncs d’arbres, cadavres et squelettes s’entremêlent ou s’effondrent dans des tourbillons de fumée. Dans les années 1990, il présente des séries de peintures à l’encaustique sur aluminium. Il s’inspire de Goya ou copie des photos de magazines. Il traite des rapports entre l’image et le langage. Il peint des personnages anonymes et tristes. Il parle de faillite politique et morale de la civilisation. Il crée également de grands labyrinthes avec des panneaux de contre-plaqué ou de tissu, dans lesquels il projette des vidéos, des diaporamas, qui ont à voir avec son passé ou avec celui des lieux pour lesquels il sont conçus (White Nights, 2000). Il témoigne ainsi de «la coexistence de l’œuvre et de l’espace du spectateur, la multiplication des points de vue, […] l’utilisation de l’étendue et d’espaces profonds et continus, […] l’importance du temps, la prise en compte des aspects subjectifs de la perception».
Propos de l’artiste
«La crise du formalisme est périodique et perpétuelle, pour que l’art puisse se renouveler, il faut se dépasser, arrêter de jouer avec des formes et des méthodes déjà utilisées et trouver une nouvelle manière de créer.»
Vidéo : Robert Morris
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Robert Morris