Honni soit qui mal y pense
Auteur : EDOUARD III , vers 1345
Explication
En 1340, trois ans après le début de la guerre de Cent Ans, Édouard III se proclama « roi de France et d’Angleterre ». Ce fut le titre officiel du petit- fils de Philippe le Bel jusqu’à sa mort en 1377. La langue française, imposée par la conquête normande puis par la dynastie angevine des Planta genêt, restait en usage à la cour d’Angleterre.
En 1344, le roi donna un bal au château rénové de Windsor. Au cours d’une danse, rapporte l’historiographe italien Vergilio, sa maîtresse la comtesse de Salisbury perdit sa jarretière bleue, ce qui fit sourire. Édouard ramassa l’étoffe et, l’attachant au genou gauche de sa favorite, prononça ces mots : « Messires, honni soit qui mal y pense ! Tel qui s’en et aujourd’hui s’honorera de la porter demain, car ce ruban sera mis en l’ honneur que les railleurs le chercheront avec empressement.» Le lendemain, il créa le très noble ordre de la Jarretière, avec pour emblème une jarretière azur sur fond d’or, et comme devise « Honni soit qui mal y pense.» Comme dans un tournoi, quatorze chevaliers y étaient en principe admis: le roi (Grand-Maître), le Prince de Galles et douze compagnons. Mais Jean Froissart dénombre quarante chevaliers du «Bleu gartier» (jarretière bleue), siégeant autour d’une table ronde arthurienne reconstruite par Édouard. D’autres chroniqueurs placent l’anecdote en 1346, juste avant la victoire de Crécy. En fait, ce roi ressuscitait une ancienne pratique : le roi Richard Coeur de Lion (1157-1199) avait déjà offert une jarretière de cuir à ses valeureux soldats de la croisade.
Vidéo : Honni soit qui mal y pense
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