Je veux qu'on me rende mon argent !
Auteur : Margaret Thatcher , en 1979
Explication
Premier ministre britannique depuis mai 1979, Margaret Thatcher fait monter la tension à l’automne, avant le sommet européen de Dublin. Elle estime en effet que les milliards de livres sterling versés au budget communautaire profitent aux pays disposant d’une agriculture puissante, dont la France. Elle réclame donc un allègement de la contribution britannique, son pays traversant une grave crise industrielle.
Le 26 novembre, la Commission européenne lui propose une ristourne du tiers. « Ce n’est même pas la moitié de la miche », commente-t-elle. Le 30, le sommet de Dublin se solde par un échec des négociations. La Dame de Fer s’explique en conférence de presse : « Nous sommes un pays pauvre (…). On demande à la Communauté qu’on nous rende notre propre argent.» Pressée par un journaliste du Guardian, elle est plus directe : « Ce que je veux, M. Palmer, c’est tout simple : je veux qu’on me rende mon argent. » La formule est lancée.
Margaret Thatcher maintiendra sa position inflexible pendant cinq ans. «Ah, Madame, il n’y a pas que vous qui soyez pauvre!», s’agace François Mitterrand. Au sommet de Fontainebleau du 26 juin 1984, elle n’a pas varié d’un iota : « Nous ne demandons pas d’argent à la Communauté ou à qui que ce soit. Nous demandons simplement qu’on nous rende notre propre argent. » La presse anglaise ne la surnomme-t- elle pas Mrs Tina (There Is No Alternative : « il n’y a pas d’alternative ») ? Ce jour-là, de guerre lasse, ses neuf partenaires européens lui accordent son chèque: environ 5 milliards d’euros annuels (les deux tiers de la contribution), sans limitation de durée.
Le royaume est redevenu prospère et la ristourne a gonflé mécanique¬ment. Aujourd’hui, malgré les demandes pressantes des 26 autres États de l’Union européenne, il continue de la percevoir, comme au temps de la Dame de Fer.
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