La conscience et l'inconscient : L'homme n'est qu'un roseau , le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant
écrit le: 13 septembre 2013 par admin
Pourtant, n’est-ce pas cette clairvoyance, cette conscience d’être misérable, qui le hisse d’emblée au-dessus du reste de la Création ? Car, quand bien même « l’univers l’écraserait, remarque Pascal, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien ». La conscience inverse ainsi l’ordre des valeurs : parce qu’il est doué de pensée, l’homme est investi d’une grandeur paradoxale, née de la compréhension de sa propre petitesse.
Pourquoi chercher la dignité humaine dans une contradiction ? Le propos s’éclaircit si l’on se réfère à la religion chrétienne, dont Pascal fait l’apologie. La grandeur de l’homme lui vient de son origine divine, et sa misère du péché originel. Nous tourner vers la première serait source d’orgueil ; nous affliger du second serait motif de désespoir. Mais l’amour de Jésus-Christ, incarnation sublime de Dieu dans la misère humaine, permet de nous reconnaître et de nous vouloir semblables à Lui.