La philosophie : C'est l'étonnement qui poussa , comme aujourd'hui , les premiers penseurs aux spéculations philosophiques
écrit le: 14 septembre 2013 par admin
Une telle quête ne peut avoir pour origine et pour condition qu’une stupeur devant le monde tel qu’il est. Pourquoi le ciel est-il bleu ? Pourquoi n’y a-t-il que deux sexes ? Pourquoi les autres ne m’entendent-ils pas quand je pense ?… L’attention du philosophe est d’abord retenue par les choses les plus simples, toujours surprenantes pour autant qu’on accepte de ne pas seulement y chercher une utilité. Et la fécondité de la philosophie repose sur la persistance de cet étonnement, car c’est seulement en conservant cette sorte de non-adhérence au réel que le penseur demeure capable d’interroger authentiquement le monde. Contre la force de l’habitude, qui dissipe tout sentiment d’étrangeté et nous conduit à tenir le cours des choses pour nécessaire ou normal, contre cette accoutumance qui ensevelit toute chose sous l’asphalte de l’évidence, le philosophe affirme à sa manière la nécessité de maintenir un étonnement enfantin.
Le message d’Aristote reste moderne : si la première des soumissions intellectuelles est notre adhésion au « donné », le premier moteur de la recherche philosophique reste la surprise devant ce qui est.