Les dés sont jetés: les dés sont ils jetés
Auteur : Jules César , en 49 av. J.-C.
Explication
Depuis sa victoire en 52 av. j.-C. à Alesia, l’imperator (c’est-à-dire le général) jules César règne sur les Gaules en proconsul. Mais à Rome, c’est un autre imperator glorieux, Pompée, qui est élu consul unique avec les pleins pouvoirs. Grâce à l’appui du Sénat, il retire son commandement à César et l’empêche de postuler aux prochaines élections.
Celui-ci refuse le coup de force de son ennemi et pousse son armée vers le Rubicon. Ce fleuve de l’Adriatique, que l’on a longtemps appelé simplement Fiumicino, « petit fleuve », marque la limite sacrée entre la Gaule cisalpine (la plaine du Pô) et l’Italie proprement dite (la péninsule). Jules César hésite. Il sait qu’une fois ce mince cours d’eau franchi, il sera perçu à Rome comme sacrilège. Une nouvelle guerre civile serait alors inévitable. Soudain, un géant surgi de nulle part arrache une trompette des mains d’un soldat et passe sur l’autre rive en sonnant la marche. « Allons où nous appellent les signes des dieux et l’injustice de nos ennemis. Les dés sont jetés (alea jacta est)», lance aussitôt César à ses cohortes. Ce prodige bienvenu efface donc le sacrilège.
Les historiens Suétone et Plutarque ont rapporté ces paroles un siècle et demi plus tard. Pourtant, César, dans son propre récit (La guerre civile), n’évoque ni le mot ni même le passage du Rubicon ! Car rappeler cet épisode, c’était aussi reconnaître l’illégalité de son action et avouer des tendances anti-républicaines, lui qui, selon ses propres mots, «a toujours fait passer l’intérêt de l’État avant les liens d’ordre privé ».
Vidéo : Les dés sont jetés
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