Jean Daviot
Né en 1962 à Digne en France. Jean Daviot fait ses études d’art à la villa Arson à Nice (1981-1986) dans l’atelier de Noël Dolla. Il collabore au journal l’Art vivant puis à la revue Noise. Sa première exposition a lieu en 1984. En 1985, il crée le personnage de Walter Pinkrops, son double éponyme, artiste franco-américain à qui il confie la direction de son œuvre pour «se soustraire à la pression paranoïaque» et pour le différencier de son activité de critique d’art En 1988, il fonde la revue Feu, qui sera entièrement réalisée à chaque numéro par un artiste. Depuis 1996, il expose à nouveau sous le nom de Jean Daviot. Il vit et travaille à Paris.
Œuvre.
Pendant une première période, Jean Daviot réalise des films et des vidéos, des performances (1981-1985). Il crée des installations spatiales (le Bâton de l’aruspice, 1982), des espaces imaginaires (Limitation signalétique, 1984). Il présente des courts métrages expérimentaux (Silencieuse Luminescence, Hirmance, 1/60 de seconde de la vie d’une femme). Il utilise divers procédés de reproduction et réalise des collages (Tableaux-scopies, Radiogravies). En 1984, il utilise la photocopie pour prendre des empreintes «dans le même esprit que les mains négatives de la grotte de Gargas». Il dit « dessiner la lumière avec l’ombre fixée par le carbone du photocopieur ».
Il retravaille les traces obtenues dans des séries d’autoportraits, de portraits (Ombro-graphies, visage et mains en diptyques). Dans les années quatre-vingt-dix et 2000, dans le même esprit de recherche de captation des présences, il cerne les contours des visiteurs de son atelier et les reprend dans des peintures en contrastes simultanés (série des Visiteurs). Il mène un travail sur le signe, l’écriture, le symbole, les gestes des rituels. Il juxtapose ces signes de main dans une grille constituée par la forme de son visage et délimitée par la trace de son doigt (série des Silences). Il réalise des vidéos et des enregistrements sonores dans le cadre d’une recherche sur le sens, l’envers et l’endroit du son, du mot, de la représentation.
Propos de l’artiste.
« Exposons à l’obscurantisme et aux jeux néo-capitalistes qui hantent ce début de millénaire le lumineux pouvoir symbolique du Je, de l’altérité, l’affirmation de la perméabilité à l’autre qu’autorise l’œuvre d’art.»