Ce sont les risques du métier
Auteur : HUMBERT Ier , en 1897
Explication
Humbert Ier, dit « le Bon », régna de 1878 à 1900 dans une Italie fraîchement réunifiée par son père Victor-Emmanuel II, chef de la Maison de Savoie. Comme un peu partout en Europe en cette fin de siècle, de nombreux activistes étaient prêts à tout pour renverser la démocratie parlementaire, assimilée à la bourgeoisie d’affaires.
Le 17 novembre 1878, alors qu’il parcourait les rues de Naples pour l’une de ses premières visites royales, le roi Humbert fut agressé dans sa caléche par le jeune anarchiste Giovanni Passannante. Il sortit indemne de l’attentat, et cela ne l’empêcha pas de multiplier les déplacements dans son royaume. Le 22 avril 1897, il échappa dans les rues de Rome, encore dans une calèche ouverte, au coup de couteau d’un jeune maréchal ferrant, Pietro Acciarito ; Humbert Ie’ se rendait à l’hippodrome assister au Derby Royal qu’il avait doté d’un prix de 24 000 lires. Le roi déclara assez crânement qu’après tout, c’étaient les « risques du métier» (ou plutôt les « incertitudes du métier », si l’on se réfère à la version originale italienne). Acciarito, aussitôt arrêté, se justifia ainsi : « Cela ne me lalaisait pas de voir donner 24 000 lires pour un cheval.» Ce sont également les risques du métier pour un maréchal-ferrant zélé, en quel que sorte. w Mais le 29 juillet 1900, le roi fut assassiné à Monza, près de Milan, par trois ou quatre coups de pistolet tirés par l’anarchiste Gaetano Bresci.
Celui-ci, revenu spécialement des États-Unis où il avait émigré, voulait venger les manifestants ouvriers tués par la troupe milanaise deux ans auparavant. Le métier de roi était décidément à risque.