Paul McCarthy
Né en 1945 à Sait Lake City. Paul McCarthy fait ses études à l’Université de l’Utah (1966-1968) à l’Art Institute de San Francisco (1969-1973) puis à la Southern California University de Los Angeles Sa première performance en public a lieu en 1974. II vit et travaille à Los Angeles et enseigne au fine Arts Département de l’UCLA. Il est également organisateur de festivals et d’expositions et éditeur.
Œuvre
Au début des années soixante-dix. Paul McCarthy fait des performances, enregistrées en vidéo, dans lesquelles il parodie l’Amérique contemporaine. Il se dit «obsédé par Disneyland et la culture cinématographique de série B». Il met le monde de l’art sens dessus dessous, construit des appartements à l’envers (inverted Room, 1970), fait de la peinture à l’huile de vidange (Whipping a Wall With Paint, 1974) ou des Pénis Brush Paintings(1974). À partir de 1972, il utilise de manière récurrente comme accessoire de la nourriture – du ketchup (pour le sang), de la mayonnaise et de la crème (pour le sperme), des hot-dogs (pour le sexe) —, des poupées, des mannequins e: animaux empaillés. Il emploie divers costumes et masques: le Grand-père, l’Officier de marine, Popeye ou Olive, le Dirigeant politique, Miss Piggy, l’Homme-singe sont les personnages qu’il incarne dans ses «stories» théâtrales. Il précise que dans son travail, «la violence, fausse, est celle qu’on voit au cinéma. Il n’y a pas d’élément de risque comme dans d’autres performances». Le moteur de ses actions est d’ordre psychologique, «un bref tant, le public a peur». Il traite de la sexualite de la violence, de la castration, de la naissance de l’ambiguïté sexuelle, de l’excrémentiel. De: le milieu des années quatre-vingt, il crée des sculptures mutantes, des grotesques, des agglomérats d’hommes, de femmes, d’animaux, comme Spaghettiman (1993), un gros lapin humain avec une tête de Bunny en peluche dont le sexe surdimensionné s’enroule au sol comme une pate géante. Il travaille régulièrement avec Mike Kelly, ils réalisent notamment en 1995 une version gore d’une performance de Vito Acconci.
Propos de l’artiste
«La violence que je traite est celle de la famille, des abus, des oppressions, des dominations. Je m’intéresse à sa représentation, d’où l’utilisation de la nourriture, comme le ketchup. Mais je n’ai jamais pensé que mon art puisse “soigner” quoi que ce soit, ni notre culture, – notre société, ni les hommes, ni moi.»